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Je suis une prêtresse des temps modernes, mes paroles sont d’évangiles, mes écrits de folles vaticinations.

Je suis l’infante de Freud, de Jung et de Lacan.

Je suis celle qui vous écoute pleurer, et vous morfondre.

Confessionnal moderne

Je n’ai jamais pensé être une bonne oreille, une bonne épaule sur laquelle pleurer, je n’ai jamais pensé être celle vers qui l’on se tourne lorsque tout va mal.

Je n’ai jamais eu la sensation être celle qui est capable de jouer le rôle des pleureuses de l’Egypte Antique.

J’ai toujours eu la sensation d’être quelqu’un de froid et de dur, incapable de faire couler la moindre larme pour les douleurs d’autrui.

J’y ai toujours crû, pourtant, malgré cela, en regardant un peu un arrière, longuement, ou à l’inverse très récemment, je m’aperçois à mon grand étonnement que contrairement à l’image que j’avais de moi-même, et que je pensais donc renvoyer aux autres, il semblerait qu’à l’inverse, nombreuses sont les personnes qui cherchent en moi une écoute, les personnes dont je suis proche, mais aussi de parfait(e)s inconnu(e)s.

Je reçois parfois des emails, de demoiselles ayant lu mes écrits, mes expériences, celles de ma vie, de la vie de ma famille ou de mes proches. Mes écritures automatiques, celles où j’écris plus vite que je ne pense, celles où je ne cache rien, celles où je me dévoile, tout en camouflant au maximum certaines périodes trop douloureuses, celles dont je parle en filigrane, que je contourne, que j’exprime sans expliquer, celles dans lesquelles certain(e)s se reconnaissent.

Confessionnal moderne

Je suis à chacun de ces mots touchée, au plus profond de moi. Parfois, je dois reconnaître que je suis aussi un peu perdue de ces messages si personnels que je reçois.

Ma corde sensible tremble et s’agite.

Je mentirais en disant que mon empathie est inexistante, je devrais même dire que c’est l’inverse, elle me ronge et me brûle, souvent je tente de détourner le regard pour ne pas porter le poids du monde sur mes épaules.

Une écoute est avant toute chose trouver les bons mots, prendre mais surtout à mes yeux donner, on ne peut aider quelqu’un sans donner une part de soit même.

En donnant en pâture une partie de ses expériences, de sa vie, on partage la douleur, on fait ainsi comprendre que la personne en face n’est pas seule et que chaque épreuve peut être surmontée, malgré les douleurs et les pertes que celle-ci engendrera.

Nous ne sommes jamais seule dans une situation dramatique ou douloureuse, du moins, nous ne sommes jamais seule à avoir vécu ce genre d’expérience.

Confessionnal moderne

J’ai toujours été passionné et en totale incompréhension face à l’esprit humain. Il est extrêmement difficile de se comprendre soit même, et il est d’autant plus difficile de comprendre les autres.

Malgré comment expliquer la fierté et la joie qu’à la suite d’une discussion avec un étranger celui-ci clôture en disant « Je te remercie, cela m’a fait plus de bien de discuter avec toi qu’avec mon psychiatre qui me connait depuis 9 ans ».

Pourtant, chaque fois, je me sens mise à nu, inutile, j’ai l’impression de rabâcher les sujets, comme je le fais avec moi même, j’ai la sensation tenace de ne parler que de moi, en donnant des exemples, mon propre ressenti sur certaines expériences plus ou moins similaires, vécues de plus ou moins loin.

Je me sens maladroite, cherchant les mots pour trouver les meilleurs, dire la vérité sans la dissimuler, mais en essayant de trouver le tact nécessaire pour la personne en face de moi.

Etre honnête sans être trop dure, comme je le suis avec moi même, réfléchir apporter des pistes sans pour autant sombrer dans la pitié car cela n’a aucun intérêt à mes yeux, ça n’est pas avec des « ma pauvre chérie », que l’on fait avancer les choses.

Il faut au contraire tenter de faire ressortir les éléments invisibles aux yeux de celui qui souffre, sans le victimiser, sans le plaindre à l’excès, tenter de l’aider sans pour autant le materner (ce dont je suis incapable de toutes manières), lui donner la force d’aller de l’avant et d ne pas se morfondre.

Et ne pas juste lui dire que les choses vont passer, s’arranger, que sa douleur n’est rien si on la compare à celle de X ou Y. Ces mots là sont inutiles, et bien au contraire renforceront la solitude de la personne, lui donnant la sensation que personne ne le prend au sérieux et ne le comprend.

Confessionnal moderne

Le cerveau humain est complexe, j’ai pu le constater à de nombreuses reprises.

Courir après sa mère qui tente de se suicider, la retrouver à l’hôpital psychiatrique, durant des semaines, le coeur ayant arrêté de battre dans l’ambulance… Les mois passés au téléphone, tentant de la raisonner de ne pas réitérer son geste, de ne pas mourir. Puis une nouvelle hospitalisation…

La voir alterner les phases maniaques et mélancoliques, puis le petit frère, en pleine crise de démence, les pompiers, à 4 pour un gamin d’1m65 pour sans doute 55 kg…

Une fuite de l’HP, des semaines en service fermé. Puis une seconde fois, puis en ce moment même, ses coups de téléphone répétés, sa peur de l’hospitalisation encore, la psychiatrie, les médicaments, le Tercian, le Xanax, le Lithium, les anti-dépresseurs… tout ce qu’il n’avait pas voulu absorber durant des années à cause de la prise de poids que cela avait lui avait engendré la première fois, de même pour ma mère.

Les souffrances de ne pas être comme tout le monde, de se sentir rejeté, anormal, malade, …

La folie derrière les murs…

Confessionnal moderne

Je n’ai pas choisi d’être celle qui écoute, je n’ai pas choisi d’être celle dont les mots semblent réconforter, mais pourtant, il semblerait que c’est pourtant souvent le cas.

Peut être que certains peuvent lire en moi comme dans un livre ouvert, peut être n’ai-je juste pas l’air si fermé que je le pensais…

Peut être suis-je juste là au bon moment, et au bon endroit lorsqu’il le faut, peut être que certains se reconnaissent juste en moi.

Je ne sais pas, je n’ai toujours pas réussi à vous comprendre, ni moi même par la même occasion, mais je continue d’essayer…

XXX

Venus