Étiquettes

, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Il est si courant que l’on se sente mal qu’il est parfois délicat de s’apercevoir lorsque les choses vont mieux. Pourtant c’est mon cas. Est-ce passager? Est-ce juste une phase? Je ne suis pas capable de répondre pour le futur, juste de faire le constat actuel. Seul l’avenir me le dira.

Durant plus de deux ans, j’ai cru vivre en enfer, l’incompréhension, l’incapacité à mettre des mots sur mes maux m’ont mené à la frontière de la folie comme j’ai pu le décrire dans d’autres articles.

Spamophilie, quand ça va mieux

Les débuts qui suivent un véritable problème d’ordre physique (dans mon cas une labyrinthite), la sensation que quelqu’un dans le domaine médical devait avoir LA solution à mes troubles. Les malaises (vertiges, déréalisations, principalement) permanents, troublants, obsédant qui deviennent mon quotidien, ma norme, l’angoisse qui croît, qui accentue mon mal être, l’impression de ne jamais en sortir.

Spamophilie, quand ça va mieux

Les médecins qui y vont chacun de leur point de vue, donnant des hypothèses parfois traumatisantes sans preuve, juste en s’avançant, comme pour mon ORL qui me parla d’une possible tumeur au cerveau si les vertiges ne s’estompaient, ni ne disparaissaient avec le temps (ce qui m’a fait tomber dans mes crises d’hypocondrie)), ceux qui conseillent les anti-dépresseurs et les prescrivent (qui eux me feront sombrer durant plusieurs semaines de cauchemar, lié à un choc sérotoninergique qui déclenchera hallucinations, vomissements, douleurs nerveuses, insomnies, cauchemars, crises de tétanie et mille autres joyeusetés) et ceux qui ne prennent pas en considération les effets secondaires que je vis, me faisant frôler les envies suicidaires, en me disant de continuer à tout prix, ceux qui me conseillent de fumer des joints(chose que mon corps n’a jamais supporté, je ne me souviens que trop bien des bad trips de l’adolescence). Ceux qui me dégagent violemment de leur cabinet, mon cas ne les intéressant pas (une psy TCC parisienne), ceux qui traumatisent mon corps d’examen agressifs et douloureux. Et mes phobies qui croissent…

Spamophilie, quand ça va mieux

Des mois, des années à perdre confiance dans le corps médical, mon cerveau qui déraille de plus en plus, incapable d’accepter ou de comprendre le côté psychosomatique des choses, et l’impression que je vivrai, vieillirai puis mourrai dans cet état sans avoir pu récupérer mes facultés et ma vie normale.

Un nombre incalculable de médecins vu: un généraliste, une dentiste, trois psychiatres (trop d’anecdotes sur eux, je ne vais pas m’épancher sur la question), deux ORL, un gastroentérologue, deux ophtalmo, une orthoptiste, un stomato, un orthodontiste, un généraliste hypnothérapeute (qui m’a remis sur la bonne voie, je lui en suis infiniment reconnaissante), un gynécologue, un médecin échographe, des infirmières (pour les divers examens: prises de sang, analyses diverses, …), un généraliste spécialisé en homéopathie, un ostéo, et je pense que j’en oublie encore…

Des examens dans tous les sens, de nouvelles pistes, qui donnent parfois des résultats, parfois rien…

Parfois, j’avais jusqu’à trois rendez-vous dans la même journée, je devenais folle, j’avais peur, j’avais mal, je ne dormais plus, ne mangeais plus, ne vivais plus.

J’étais devenu une touriste médicale, totalement bouleversée par mon hypocondrie. J’ai crû tout avoir, de la tumeur dont l’ORL m’avait parlé, à la sclérose en plaque, mes réflexions n’étaient tournées que vers mon mal être physique et psychique, et rien ni personne, pas même moi, n’arrivait à me sortir de ces pensées sombres et morbides.

Spamophilie, quand ça va mieux

Et, après avoir rencontré quelques médecins rassurants, je commençais petit à petit à prendre ma vie en main.

Je m’inscrivis au Club Med Gym (après m’être morfondue sur la somme considérable que je devais dépenser, je m’y suis résignée, me disant que je devais tenter le tout pour le tout), pour me mettre au sport, je suivis plus ou moins régulièrement quelques cours de sophrologie, de Tai Chi Chuan, de Barre au Sol, et surtout de yoga qui est le seul cours où je continue à aller de manière régulière.

Spamophilie, quand ça va mieux

Je commençais quelques séances avec un très bon hypnothérapeute qui me donna surtout des conseils et des méthodes pour me relaxer, et maîtriser au mieux mes angoisses, me conseilla le yoga et le Tai Chi. Je regrette de ne pas avoir poursuivis, peut être reprendrai-je rendez-vous dans un futur plus ou moins proche.

Je pris enfin la décision de prendre à nouveau rendez-vous chez un neuropsychiatre, à contre-coeur après les trois exécrables expériences précédentes de l’année. J’avais (et ai sans doute encore) une peur bleue des médicaments, après les effets secondaires de l’ISRS, peur des drogues légales que l’on m’aurait prescrit et qui pouvaient à nouveau me conduire vers l’enfer.

J’y allais à contre-coeur, généralement deux fois par semaine, refusant tout traitement chimique excepté le Xanax (que je prend encore, dans des dose bien moins importantes, heureusement, je n’ai pas de dépendance, ce qui est un miracle), qui fût mon sauveur durant les pires moments.

Spamophilie, quand ça va mieux

J’acceptais de revoir les points négatifs de ma vie, ceux que je ne voulais pas voir, ceux que je refusais de prendre de face et qui me pesaient sur la conscience et sur mon présent, des choses inréglées depuis des années que je laisse traîner de peur des conséquences.

J’avance, lentement mais sûrement, je tente de prendre les choses une par une, de faire ces choses que je repoussais depuis tant de temps de peur des complications, un parfait exemple de procrastination.

Je me suis éloignée de tout le monde, ou presque (amis et famille), car il est parfois nécessaire de comprendre que l’on ne peut se concentrer sur soi et sur les tiers et leurs problèmes parfois envahissants. Mieux vaut déjà se reconstruire avant de s’investir dans la vie et les difficultés d’autrui, principalement lorsque l’on est trop empathique et trop sensible.

J’ai fait un trait sur ceux qui me donnaient la sensation de m’enfoncer plus qu’autre chose, j’ai perdu contact avec les gens dont les modes de vie, de pensée et de fonctionnement étaient trop vénéneux pour moi.

Spamophilie, quand ça va mieux

J’ai continué à me remettre en question, hélas tout autant qu’auparavant, c’est ma nature profonde, ma personnalité et j’ai beaucoup de mal à changer malgré les effets dévastateurs que cela peut avoir sur moi et ma santé.

J’ai compris aussi que le temps et la saison jouent de manière phénoménale sur mon état d’esprit, mais j’ai hélas peu de possibilité hormis celle de me transformer en hirondelle et de fuir vers des cieux plus radieux à l’approche des froides saisons. Sans doute me pencherai-je sérieusement vers la luminothérapie dès que mes moyens me le permettrons.

J’ai compris à quel point mes troubles du sommeil pouvaient jouer sur mes maux, et j’ai été heureuse de découvrir la mélatonine et de m’endormir comme un furet après le comprimé du soir. Une méthode beaucoup plus saine que les benzodiazépines et autres barbituriques pour trouver le sommeil, lorsqu’homéopathie et phytothérapie ne fonctionnent pas.

Spamophilie, quand ça va mieux

J’ai appris beaucoup de choses, en psychologie, en médecine durant cette période noire, mais surtout j’ai beaucoup appris de moi.

Si je devais conseiller quelques petites choses je pense que je dirais de trouver un bon thérapeute en qui l’on a confiance, de ne pas tirer sur la corde du sommeil, d’apprendre à se relaxer par la sophrologie, l’hypnose, les sports calmes (Tai Chi, yoga, etc…), de faire le tri dans ses relations et dans ses priorités de vie, garder les pieds sur terre et de ne pas aller au devant d’échecs certains pour ne pas accroître le stress et la perte de confiance en soi.

Si les traitements chimiques et donc médicamenteux vous sont favorables, n’hésitez pas à y avoir recours (en ayant un bon suivi derrière), mais gardez à l’esprit que ceux-ci ne seront qu’une béquille éphémère et qu’un jour, vous devrez trouver et affronter ces démons qui vous dévorent lentement.

Quoi qu’il en soit, tel le printemps, je revis, et j’espère que cet état persistera définitivement.

XXX

Venus